La situation de détention des enfants parfois longue et mauvaise dans des cachots, amigos et prisons à l’est de la République Démocratique du Congo, RDC, a toujours fait l’objet des préoccupations des acteurs de protection.
Children’s Voice (CV), dans le cadre de son projet « Right to Change » à Goma et à Rutshuru au Nord
Kivu avec le financement de Chance for Childhood, a appuyé l’accès au traitement juste et équitable, la représentation légale des enfants en conflit avec la loi, le renforcement des réseaux communautaires de protection, la réinsertion sociale de ces enfants et la médiation de certains dossiers. C’est depuis plus de cinq ans que CV est au secours des enfants en conflit avec la loi avec l’appui financier de l’Unicef, de War Child (Union Européenne) et de CODESPA et actuellement avec Chance for Childhood. Pour Children’s Voice, la présence, cette année, des Familles d’Accueil Transitoires dites ( FAT), a été une action salutaire qui a permis d’héberger des enfants en dehors de l’EGEE (Etablissement de Garde et d’éducation de l’Etat) à coté de la prison de Goma et celle de Rutshuru. Six mois après, une séance d’échange d’expérience a eu lieu au centre Children’s Voice Virunga à Goma et de bons témoignages ont été partagés par ses familles.
Notons que c’est la première expérience initiée dans la province du Nord Kivu, de mettre à la disposition du Tribunal pour Enfants de Goma et du Tribunal de Paix de Rutshuru, des familles disponibles et disposées à accueillir des enfants de cette catégorie ; ce qui les épargne la détention et la privation de liberté. Des enfants qui ont toujours été rejetés par leur propre famille et leur communauté en les qualifiant des bandits et des délinquants.
C’est un soulagement pour Children’s Voice car ces enfants bénéficient de la chaleur familiale, continuent la scolarisation ou la formation professionnelle dans les familles en attendant la poursuite de la procédure judiciaire ou avant de rentrer dans leur milieu d’origine. Les assistants sociaux passent régulièrement pour un suivi et un appui technique.
Justin de 16 ans, originaire de Kitshanga, a été placé par le juge dans la FAT de Alexis et Vumilia. « C’est un enfant comme les autres », dit Mme Vumilia. « Je l’ai depuis 4 mois. Il s’adapte et partage bien la vie de la famille. Quand nous mangeons, il mange et quand nous n’avons pas trouvé à manger, il accepte comme les autres enfants de la famille. Nous l’aimons et le protégeons. Pour l’intégrer, j’ai lui ai trouvé un travail d’aide maçon en attendant la rentrée scolaire. Il aime ce métier et s’est déjà acheté des habits et soulier. J’encourage d’autres familles d’accueillir ces enfants. Ils ont besoin de nous pour leur réhabilitation sociale et pour devenir de bons citoyens ».
Goma, 14 août 2017
Emmanuel KANDEKE
Point Focal à Goma du projet « Right to Change»
Children’s Voice
On ne doit recouvrir à la détention de mineur que comme la solution de dernier recours. Car un enfant reste enfant quelque soit ce qu’il aura commis et il a droit à la protection
Tout a fait ! Comme dernier recours. Mais il faut des alternatives comme des FATs. Merci.