Délaissé et en rupture familiale 3 ans plus tôt, Moïse est un exemple typique des jeunes qui ont lutté pour leur réussite grâce à leur application et à leur ténacité en menuiserie. Orphelin des deux parents à l’âge de 16 ans, Moïse a recherché son oncle alors colonel au sein des forces armées de la RDC (FARDC) et qui l’a recueilli malgré la désapprobation de son épouse.
« Cette maman me prenait pour un « vaut rien ». Elle n’hésitait pas à me priver de nourriture et à m’infliger des punitions cruelles » nous confie Moïse avant de poursuivre : « Imaginez-vous maintenant tout le cauchemar que j’ai vécu lorsque mon oncle est mort pendant la guerre ! Heureusement pour moi, j’ai suivi la formation au centre Children’s Voice et j’ai profité du stage pour me professionnaliser. Au lieu de faire deux mois, j’en ai fait près de 12, sans salaire, juste de petites motivations quand le chef d’atelier le jugeait bon ! »
Moïse était en plein chômage lorsqu’il a appris pour le projet des ateliers pilotes.
Il vient d’être élu chef d’atelier par ses collègues de la menuiserie et en est très fier. Il témoigne désormais d’une cohabitation harmonieuse entre lui et la maman adoptive, devenue veuve. Pour preuve, ils habitent encore le même toit, plus d’une année après la mort de l’oncle. Pour Moïse « Le revenu donne du respect, si peu soit-il ! » Grâce à ce qu’il gagne, il contribue à quelques dépenses de la maison et organise son épargne personnelle. « Je ne reculerai plus jamais. J’incite mes collègues à travailler encore plus et à avoir un esprit de solidarité pour que notre atelier prospère ».